Il fait beau.
Ce n’est pas une raison pour laisser les demandeurs d’asile à la rue.
Actuellement des centaines de personnes venues chercher protection en France couchent dans la rue faute d’hébergement. Des femmes, des hommes, des enfants qui ont dû quitter leur pays où ils étaient persécutés ou risquaient de l’être sont contraints de vivre dans des conditions proches de la mendicité. Une fois de plus, les associations membres de la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) dénoncent le manque de places criant en Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et la précarisation croissante des demandeurs, voire leur clochardisation. Les associations ont attiré à de nombreuses reprises l’attention du Premier ministre et des ministères concernés sur la dégradation de leur prise en charge sociale : sans réponse.
Aujourd’hui, ce sont 15 000 places de CADA qui manquent pour permettre aux demandeurs d’asile de disposer d’un hébergement stable et d’un accompagnement social et juridique. Beaucoup de ces hommes, de ces femmes et de leurs enfants n’ont d’autre perspective que le recours, au jour le jour, à un dispositif d’urgence, lui aussi parvenu à saturation et menacé par la baisse des crédits. Par centaines, à Orléans, à Lyon, à Marseille, à Paris, … des demandeurs dorment à la belle étoile faute de logements. Aujourd’hui encore, des préfectures, jouant à « la patate chaude », refusent en toute illégalité d’enregistrer des demandes d’asile dès leur présentation et renvoient les demandeurs vers d’autres départements.
Les associations membres de la CFDA réclament pour mettre fin à cet état de fait une véritable politique nationale et régionale répondant à cette extrême urgence. Elles rappellent que les demandeurs d’asile présents sur le territoire français ne sont pas des « clandestins », que, si certains sont « sans-papiers », c’est parce que les préfectures refusent de tenir leur rôle en enregistrant leur demande et que, si beaucoup sont « sans-abri », c’est parce que les pouvoirs publics refusent d’entendre les difficultés des associations qui ne peuvent accroître leurs capacités d’hébergement sans crédit.
Il y a un an, le Président de la République annonçait une vaste réforme de l’asile destinée, notamment, à accélérer le traitement des demandes. Le 5 juin dernier, présentant un projet de loi à l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères constatait : « pendant toute cette attente, quelles conditions de vie offrons-nous à ces femmes et à ces hommes ? comment ne pas voir que la précarité ainsi subie entraîne avec elle son cortège de souffrances, d’incertitudes, de fragilité qui exposent à toutes les dérives et toutes les mafias ? De fait, les centres d’accueil des demandeurs d’asile sont aujourd’hui saturés et beaucoup de demandeurs ont désormais recours au dispositif d’urgence prévu pour les sans abri ».
Les associations membres de la CFDA refusent d’accepter cette situation et demandent au gouvernement de faire de ses exigences d’un traitement humain et digne non un discours mais une réalité.