Conditions d’accueil des demandeurs d’asile la CFDA en appelle à nouveau au Premier ministre

En raison du trop faible nombre de places pour l’hébergement et du manque criant de moyens, les conditions d’accueil en France sont de plus en plus précaires pour beaucoup des demandeurs d’asile. A Paris, le CASP (Centre d’action aocial protestant) a annoncé la fermeture de l’accueil pour les nouvelles familles de sa Coordination d’accueil des familles demandeurs d’asile (CAFDA) à compter de ce mardi 1er juillet. Un Collectif de soutien s’apprête à inviter les parisiens à venir dormir dans un square en signe de solidarité avec les Afghans, Iraniens et Kurdes irakiens qui y vivent. Ailleurs, des demandeurs d’asile ne trouvent pas d’autres solutions que d’occuper des locaux d’associations.

Ces derniers mois, les associations de la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) ont tiré le signal d’alarme à plusieurs reprises et s’inquiètent de cette nouvelle dégradation du système d’accueil. Depuis le mois de novembre 2002, la CFDA s’est adressée au Premier ministre à trois reprises en envoyant copie de ses interventions au ministre des Affaires Sociales, du travail et de la solidarité. Le 23 mai, la CFDA a cherché à connaître les projets en cours d’élaboration, concernant en particulier le nombre de places d’hébergement et les solutions d’urgence, indépendamment du projet de loi sur l’asile. Le 11 juin, un nouveau contact a été pris avec le cabinet du ministre des Affaires sociales, du travail et de la solidarité. Sans réponse à ce jour. Des risques existaient déjà concernant le financement des formules d’urgence mises en place sous forme de nuitées d’hôtel : à titre indicatif pour Paris, la CAFDA vient en aide aujourd’hui à plus de 1400 familles, soit 4700 personnes avec les enfants.

La CFDA rappelle que l’hébergement d’urgence à l’hôtel ne peut être une solution satisfaisante pour les demandeurs d’asile et que leur situation réclame, pendant la durée d’instruction de leur dossier, un hébergement stable, des moyens de subsistance suffisants et un accompagnement social, administratif et juridique. La CFDA a démontré à maintes reprises que 15.000 places supplémentaires de CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) étaient nécessaires dès 2002 sans être démentie par les pouvoirs publics concernés. Au moment où le projet de loi « asile » envisage d’appliquer certaines directives européennes restrictives non encore adoptées par l’Union européenne, la France ne met pas en place la directive sur les conditions minimales d’accueil des demandeurs d’asile, pourtant déjà adoptée en début d’année, qui exige un accueil dans la dignité.

Aujourd’hui, la CFDA estime toujours impossible de limiter ou de supprimer toute solution pour les demandeurs d’asile hébergés à l’hôtel, alors que de nombreux autres sont déjà dans la rue ou dans des squatts. Elle demande à nouveau au Premier ministre de confirmer et de préciser que le système d’accompagnement des demandeurs d’asile sera pleinement garanti dans le respect de la dignité des personnes et sollicite de nouveau un rendez-vous pour aborder l’ensemble de ces questions qui ne trouveront pas de solution du seul fait de l’adoption du projet de loi relatif au droit d’asile.

30 juin 2003