Non à la visio-conférence pour les demandeurs d’asile en rétention

Pendant l’été 2007, le centre de rétention administrative de Lyon Saint Exupéry (Rhône) a été équipé d’un matériel de visio-conférence. Il serait utilisé prochainement pour permettre les auditions par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) des demandeurs d’asile, placés en rétention. Des essais techniques ont été réalisés et la mise en oeuvre de ces télé-auditions semble imminente, sous réserve de l’adoption de modalités de principe entre l’OFPRA et la préfecture du Rhône.

La possibilité d’une vidéo- audition dans un centre de rétention ne nous paraît pas conforme aux garanties essentielles qui s’attachent à la mise en oeuvre du droit d’asile. Elle ne permet pas de garantir la confidentialité de l’entretien et ne mettra pas les demandeurs dans les conditions de confiance de sérénité et d’échange avec les personnels de l’OFPRA qui sont indispensables pour un examen attentif des risques qu’ils encourent dans leur pays d’origine. Elle s’ajouterait aux conditions particulièrement restrictives pour déposer une demande d’asile à partir d’un centre de rétention : en effet, le demandeur doit transmettre sa demande d’asile dans un délai de cinq jours, dans un formulaire rédigé en français, alors qu’aucun interprète gratuit n’ait mis à sa disposition. L’OFPRA doit se prononcer dans le délai de 96 heures. L’adoption d’un tel dispositif rendrait ineffectif le droit d’asile.

Dans une lettre ouverte les associations signataires demandent aux autorités l’abandon de ce projet et le respect du principe de la convocation des demandeurs d’asile à l’OFPRA pour une audition.

Le 8 novembre 2007

Signataires : ACAT, APSR, CASP, Cimade, Centre Primo Levi, COMEDE, FASTI, FORUM REFUGIES, GAS, GISTI, SECOURS CATHOLIQUE, SNPM